Un peu d’histoire
Gerda Alexander naît en 1908 à Wuppertal, en Allemagne.
Très tôt sensibilisée à la musique et à l’expression par le mouvement, elle suit dès l’enfance des leçons de rythmique Dalcroze. Cette éducation laisse une empreinte essentielle, qui se retrouvera dans les fondements de l’eutonie : la valeur de l’expérience vécue, la recherche de liberté d’expression par le corps et à son rythme propre, le corps comme premier instrument de communication, la recherche ouverte de chemins pour que cet instrument s’accorde pleinement aux besoins, dans un constant respect de l’autonomie de la personne.
Jeune adulte, de graves problèmes de santé entravent son élan vers une carrière artistique et elle devient professeur de rythmique en 1929.
Sa quête de mieux être, et même de survie, se fera dans son corps laboratoire. À partir de ses propres expériences, elle poursuit sa recherche du mouvement juste, économe et efficient, adapté à la situation. Elle découvre empiriquement les jeux de l’activité tonique, qui incluent les rôles de l’attention et de l’orientation mentale, de la dimension émotionnelle et de la relation consciente avec le monde environnant.
L’Allemagne de l’entre-deux guerres nourrit son désir culturel et ses expériences artistiques.
Parallèlement, elle fait évoluer son enseignement du mouvement dans différents lieux à vocation éducative, sociale et créative.
En 1933, elle quitte l’Allemagne pour s’installer comme professeur de rythmique au Danemark. Son implication professionnelle se déploie intensément sur trois axes : l’éducation, notamment des jeunes enfants et de leurs enseignants, les institutions artistiques comme l’Opéra, et le Théâtre national, et les milieux médicaux, dont le service pédiatrique de l’Hôpital Royal de Copenhague.
Dans les années 40, elle ouvre le premier cycle de formation et précise les principes de sa démarche, qu’elle nommera “l’eutonie” en 1957 : « Le mot eutonie (du grec eu = bien, harmonieux, juste et tonos = tonus = tension) a été créé pour traduire l’idée d’une tonicité harmonieusement équilibrée et en adaptation constante, en rapport juste avec la situation ou l’action à vivre ».
En 1959, Gerda Alexander organise le “Premier Congrès International pour le Relâchement des Tensions et le Mouvement Fonctionnel” sous les auspices du ministère danois de l’éducation. Sont réunies de grandes figures des pratiques et recherches autour de l’unité psycho-somatique, (dont par exemple, Mosche Feldenkrais et les élèves de Mathias Alexander). Elle y présente l’eutonie.
Son livre paraît en 1976 et est traduit en français sous le titre : « Le Corps retrouvé par l’Eutonie ».
L’École d’Eutonie Gerda Alexander de Copenhague permet à de nombreuses personnes de suivre l’enseignement de sa fondatrice jusqu’en 1987. D’autres écoles dans le monde sont agréées par elle-même, puis par ses élèves après son décès en 1994.
L’héritage de Gerda Alexander
Par son école, par la richesse de ses échanges avec le monde de l’art, les divers courants d’éducation nouvelle et de la science, par ses interventions dans tous les milieux et cercles internationaux, Gerda Alexander a œuvré toute sa vie à faire connaître ses propositions de recherche sur le développement de la personne dans son unité et son unicité, pour une meilleure qualité de vie individuelle et sociale.
Les professionnels en Eutonie Gerda Alexander® tiennent à rester fidèles aux fondements et aux principes élaborés par Gerda Alexander, tout en étant ouverts aux réalités de notre temps.